AnnIsOkay est allemand et pratique le metalcore. Jusque-là, rien d’exceptionnel. Pour ce disque, il a lâché sa sale habitude de sampler la batterie et a accueilli une orchestration plus variée dont des cordes, un piano, des samples electro. Eh ben mes aïeux d’une révolution ! Bon, raillerie mise à part, c’est sûr, ce deuxième album du groupe n’a sur le papier pas grand-chose pour se différencier de la horde de sorties mensuelles du genre. Heureusement, AnnIsOkay compte plus sur ses qualités que sa personnalité hors-normes pour briller en société. « Coma blue » s’empresse d’ailleurs de nous le démontrer ; riff en béton armé et chant metalcore bien écorché, puis refrain en chant clair épique et imparable ; tous les ingrédients sont réunis pour le carton. Le single « Unaware » lui fait suite, forcément un peu plus soft mais toujours de qualité. On sera pour tout dire beaucoup plus convaincu par « Good stories », ses inserts electro et son excellent refrain. « Fully automatic » passe tout juste. « Sea of trees » a une belle gueule de single avec son refrain propret. « Innocence was here » dégaine le piano mais s’avère tout de même énorme. « Humanophobia » s’avère plus revèche que les autres, mais tout aussi bonne. « End of the world » est un peu creux. « Escalators » relève la barre. « Private paradise » prend de curieux accents trap dans la mélodie de départ et accueille le seul featuring du disque en la personne de Chris Fronzak, frontman du groupe metalcore américain Attila, pas venu pour planter des navets ; un très bon titre qui en plus tranche avec le reste du disque. « One second » est l’autre morceau brutal du disque, et ça fait du bien. Enfin, « Locked out, locked in » clôt ce chapitre de l’histoire des allemands d’une façon très efficace. Le bilan est donc très bon ici : AnnIsOkay parvient à nous emmener sans mal dans son metalcore certes assez convenu mais de très haute tenue.
Ann Is Okay : Unaware
Ann Is Okay : Sea of trees