Dans la famille death metal technique à tendance prog, je demande The Faceless. Si le groupe américain a débuté sous des cieux plus brutaux, tutoyant le deathcore, il s’en est très vite éloigné pour mettre à profit ses penchants pour des choses beaucoup plus destructurées et complexes. Ce disque, le quatrième, avance une fois de plus sur le chemin emprunté sur le précédent, « Autotheism ». Quelque part entre metalcore, techno death et post metal, le groupe joue sur plusieurs tableaux au sein du même titre, et c’est franchement très réussi. Le chant voyage entre death, black et prog, et ça habille parfaitement des titres encore plus riches. Il serait d’ailleurs finalement très réducteur de parler de The Faceless comme d’un autre mutant death prog, car il est beaucoup plus que ça. Jetez donc une oreille sur l’hallucinante reprise du « Shake the disease » de Depeche Mode pour vous en convaincre ; la pop, dans ses mélodies comme dans ses tics vocaux, a infecté chaque titre. Mais on trouve également ici de belles orchestrations, une basse fretless ronronnante, une guitare virtuose, une batterie stratosphérique. Tout ça nous propulse à travers les 42 minutes de ce disque et les font paraître cinq. Prenez donc encore « Digging the grave » (rien à voir avec Faith No More) et son orchestration dantesque ; impossible d’en décrocher, et inutile d’y chercher une quelconque lourdeur ou maladresse. C’est bien dans le sens du détail que The Faceless excelle : chaque titre en regorge, chaque disque est un dédale de créativité, et chaque musicien ajoute véritablement une pierre à l’édifice. Bref, « In becoming a ghost » a tout d’un grand disque, et il serait insensé de passer son chemin sans lui accorder toute l’attention qu’il mérite !