Derrière Anagnorisis, on trouve des musiciens chevronnés qui ont pris au black metal la puissance de la haine, dans le post rock celle du désespoir, et un peu partout ailleurs le goût des atmosphères. Et parmi les anciens membres du groupe, on trouve Austin Lunn, depuis aux commandes de Panopticon, autre groupe de black aventureux américain. « Peripeteia » est apparemment un disque hautement autobiographique. Eh ben on enviera pas forcément Zachary Kerr, le ptit rigolo derrière les textes d’Anagnorisis. Parce que cet album a beau présenter des aspects très progressifs et novateurs, l’ensemble reste très sombre et violent, et les sujets assez dramatiques. Plus proche du dark metal que du black pur, ce troisième album ne joue pas la surenchère et constitue un compromis vraiment pas dégueulasse entre metal extrême et metal progressif. Bon, bien sûr, ça reste assez particulier, et le potentiel d’adhérence au tympan du quidam est donc assez faible, y compris chez les metalleux de passage. Mais il s’agit d’un disque véritablement hors normes, qui fait fi des codes d’écriture, et rien que pour ça il vaut le coup d’être découvert.