Alice Boman est un diesel. Je ne juge pas, hein, je constate. Elle commence à enregistrer des chansons à la maison, clandestinement, en 2012, sans intention de les sortir. Et puis, elle se dit que, quand même, ce serait bien qu’elles aient une forme un peu plus pro, et elle tente sa chance en les envoyant à un label. Le label, lui, est un peu plus vif ; il décide de sortir les bandes de suite. En 2014, Alice sort un deuxième ep, qui lui permet de percer. Bim, un titre dans « Suits ». Bam, un autre dans « 13 reasons why ». Aujourd’hui, c’est avec un premier vrai album qu’elle nous arrive. Alice Boman s’inscrit dans une mouvance folk pop fantomatique très scandinave (la demoiselle est suédoise), un style assez chiche en moyens et en rythme (même si Alice nous montre ses, hum, talents chorégraphiques sur la vidéo de « Don’t forget about me »), mais riche en pouvoir hypnotique et en mélancolie. Sa voix, elle, pourrait bien rappeler une Beth Gibbons ; diaphane, fragile et expressive. « Dream on », sans grande surprise, parle d’émotions, et pas forcément très positives. Ce qui aboutit à de jolies chansons, mises en lumière juste ce qu’il faut, parmi lesquelles je retiendrais particulièrement « It’s ok, it’s alright », son refrain entêtant et sa basse parfaite. Mais le reste est dans les clous aussi, rassurez-vous. Pas la découverte du moment, mais un joli moment quand même.
