
Issu de la sphère metal, ayant baigné depuis toujours dans la musique (c’est quand même le fils de Nick Kent et de Laurence Romance), James Kent alias Perturbator sait très bien que pour perdurer il faut à la fois se renouveler mais sans jamais s’écarter trop du chemin que l’on a choisi à a base. Au cours de sa carrière, il a donc pris soin de cultiver le goût du changement, mais toujours en conservant une noirceur très metal chevillée au corps. Et s’il a petit à petit glissé vers quelque chose d’un peu plus EBM, il se garde bien de verser complètement dans une forme plus mainstream, dans laquelle ni lui ni ses fans ne se reconnaîtraient. « Age of aquarius » est le sixième album du projet. Il a pour thème central la guerre, mais pas seulement du point de vue purement martial ; il part du principe que tout est conflit au sein de la race humaine. Et il n’a pas tort ; contre les éléments, le temps, les lois de la nature, les animaux, l’espace, nos semblables, notre propre corps, nous sommes tout le temps en train de nous battre, pour des raisons aussi sensées qu’ineptes. L’album débute par la collaboration avec Ulver, « Apocalypse now », plutôt dans le mood des derniers albums de cet artiste. Petit changement d’ambiance avec un « Lunacy » franchement plus synthwave, bon mais peut-être un poil trop long. Deuxième featuring, cette fois avec Author & Punisher sur une « Venus » sombre et mélancolique, très réussie. « The glass staircase » surprend par son aspect très « découpé », sa conception en escalier. « Hangover square » est plutôt un titre – interlude, qui appuie sur le côté très cinématographique de l’album. « The art of war » revient vers quelque chose de plus classique et rythmique, mais il lui manque un petit quelque chose. « 12th house » est plus réjouissante. Mais « Lady moon » (avec la New-Yorkaise Greta Link) fait encore bien mieux. On arrive ensuite à « The swimming pool », l’un des titres plus « légers » de l’album. L’enchaînement avec « Mors ultima ratio », pour sa part certainement le plus sombre, est brutal mais assez jouissif. Dommage que les autres titres ne soient pas du même acabit. Enfin, on arrive au dernier featuring de l’album, « Age of aquarius » avec les compatriotes Alcest, très réussi également avec son ambiance très cinématographique et son cheminement progressif (c’est le plus long titre de la galette, totalisant plus de 10 minutes). Au final, j’avoue que ce n’est pas mon disque préféré du projet, puisqu’il gomme un peu trop ce qui me plaisait le plus dans son ADN. Mais je ne peux nier qu’il amène quelque chose de nouveau également.






