
La disparition de Prodigy en 2017 a été une tragédie pour le hip-hop, c’est indéniable. L’idée d’un disque posthume réalisé avec des chutes de studio, des titres en cours de prod, etc, pourrait donc paraître bonne. Mais l’expérience prouve souvent que le mieux est l’ennemi du bien, et que cette idée géniale s’avère quand on est en face du « produit » bien foireuse. Et oui, ça me ferait chier d’assister à ça. Bon, ceci dit, pas mal des albums du duo ne cassaient pas des briquettes, même si tous ou presque comportaient des excellents titres. « Against the world » ne m’étonne donc pas ; il sonne classique pour une prod du gang, mais pas révolutionnaire ni renversant. « Gunfire », en revanche, est vraiment bien foutu. « Easy bruh », sa basse sourde et son groove seventies en imposent ; même si ça n’est pas du tout mon titre préféré, c’est du bon. « Look at me » aussi, et « The M. The O. The B. The B. » fait limite figure d’hymne. Me voici rassuré : « Infinite » ne piétinera pas la mémoire du rappeur, bien au contraire. De là où il se trouve, Albert Johnson doit approuver son pote Havoc et être fier de cette conclusion qui honore la carrière du duo. Côté production, on retrouve Havoc et The Alchemist aux manettes, pour des instrus qui respectent bien le son sec et sombre de Mobb Deep. Et côté flow, on a droit à de jolis featurings : Nas, Pusha T, Raekwon et Ghostface Killah… Et en matière de bons titres, hormis ceux déjà cités, « Down for you » et « My era » viennent compléter la liste. Et franchement, six titres pour un album de Mobb Deep, c’est vraiment pas si mal. Au final donc, moi qui m’attendais à un projet un peu roublard et boursouflé, je suis positivement surpris !






