
Rencontre de deux hommes très productifs. DJ Muggs, on ne le présente plus, est un coutumier du fait de proposer ses services à des rappeurs plutôt undergrounds. Ce coup-ci, c’est le tour de Flee Lord, protégé de feu Prodigy de Mobb Deep (qui lui rend d’ailleurs souvent hommage), un MC de la grosse pomme au flow sec et nerveux. Je n’avais pas accroché au projet de Muggs avec Rome Streetz paru il y a peu. Ici, je retrouve un peu plus le style sombre, groovy, fumeux et rétro du dj, sur les productions duquel le phrasé de Flee Lord se pose plutôt bien. Bon, ça reste un album très court (30 minutes), qui se contente d’empiler les lyrics sans trop d’effusions ; on est satisfait, on est pas enchantés. Ce qui n’empêche pas quelques titres de briller : je citerai « Eating never stressing », « 45 in my pocket » et « Daleon x Delgado ». Ce qui est appréciable, c’est aussi de retrouver quelques flows connus ; Ghostface Killah, Roc Marciano, Crimeapple et quelques autres viennent donner de la voix sur quelques titres. Côté fâcheries, je parlerai d’un gimmick vocal de Flee Lord qui, répété un peu trop souvent, finit par devenir contre-productif. Ah, et « Rammellzee », pour ceux qui n’ont pas la référence, est une évocation respectueuse d’un acteur majeur du hip-hop, touchant autant au graff qu’à la musique ou à la sculpture, au dessin, contemporain et ami d’un Basquiat, et disparu en 2010. Bilan ; pas mal du tout, mais pas ouf non plus.