Pour les fans de Robert Plant, le nom de Patty Griffin ne doit pas être inconnue puisque la dame a rejoint le groupe Band Of Joy il y a quelques années. Mais à côté de ça, elle a une longue et riche carrière d’auteur-compositeur-interprète dont « Crown of roses » est le douzième témoignage gravé. On y retrouve ce mélange de country, americana et rock de celles et ceux qui se servent de leurs racines folk pour emmener le style vers des choses plus personnelles et, parfois, plus sombres. D’ailleurs ce disque aborde plutôt des mélodies en accords mineurs, propices à évoquer douleurs et secrets. Patty Griffin a récemment eu soixante ans, et c’est une période où on se questionne forcément, où on fait le bilan de ce qu’on a fait et projette ce qui nous reste à faire, ou ce qui est irrémédiablement perdu. C’est dur, mais il faut parfois en arriver là et en faire le deuil pour avancer ; bienheureux sont celles et ceux qui n’ont pas (encore ?) connu cela. Mais je ne suis pas fâché que ce soit le cas pour notre star du jour, car « Crown of roses » est sans conteste un bel album, nourri des expériences de la dame, de ses pensées, de sa lutte contre la maladie, des pertes qui ont émaillé son parcours. Je trouve parfois ici des accointances avec un certain David Eugene Edwards, comme une ascendance secrète. Ce qui ne signifie pas que je me retrouve dans tous les titres. Pour moi, « Long time » reste, justement, trop long, et les trois derniers titres du disque, où Patty semble retrouver une combativité et un allant country-folk plus classique le sont trop, classiques, pour moi. Mais rien que pour les premiers titres de a galette, je suis assez content d’être passé outre mon aversion pour l’artwork et d’avoir fait un détour par ici
