
Troisième album pour les allemands de Amimia. Si le duo se décrit comme black atmosphérique, je dois dire que je trouve ici plus que des traces de post black metal. L’album débute par une intro pas si classique que ça, puisqu’elle fait intervenir une orchestration assez sombre certes, mais avec un côté cinématographique et dramatique assez poussé et vraiment réussi. « Disintegration » (rien à voir avec The Cure) entame les hostilités avec beaucoup d’application. Voix hurlée bien éraillée, tempo très marqué, riffing tranchant et un côté doom qui pointe rapidement le bout de son nez. A vrai dire, « Doomed » en est un peu le titre jumeau ; l’intensité du riffing est vraiment similaire, le format du titre aussi, la production pareil. Aie. On est déjà un peu bloqués sur un genre, alors ? Exact. Pourtant, je n’en veux pas au groupe, parce qu’Amimia semble avoir trouvé le bon dosage ; en tout cas ça matche avec ce que j’aime, un bon mix de rage et de désespoir. Le groupe s’écarte un peu de cette formule à l’occasion du morceau-titre qui intègre des éléments electro et invite Bootes Void (aucune idée de qui ça peut être), et c’est je pense encore plus intéressant. Et réitère avec une « Oda a la miseria » plus colorée post rock, en compagnie du duo mexicain The Depressick, qui malheureusement amène une voix que je trouve un peu pénible. Tout ça avant de revenir au style qu’on connaît plus avec le final « Necronym » et son final mélancolique au piano. Il y a de bonnes idées et une bonne énergie ici, et si je ne peux pas considérer que Amimia soit destiné à devenir un groupe phare du genre, il présente un style assez solide pour plaire aux acharnés du genre, en tout cas sur la plus grande partie de la demi-heure de cet opus, et montre tout de même une forme d’ambition et de volonté d’évolution encourageantes.






