
Je ne vais pas le nier : dans cette période où c’est compliqué de trouver des sorties d’albums qui sortent du lot, ce cinquième album des natifs du Colorado Gleemer ne s’est incrusté que tardivement dans la liste des « pourquoi pas ? ». Car oui, je ne connais pas le parcours du groupe. Tout au plus ai-je pu lire ici et là que ça sonnait un peu plus shoegaze / dream-pop. A la première écoute, ici, j’ai plutôt l’impression de faire connaissance avec un groupe plus branché emo-punk à la Bayside qui aurait décidé de lever le pied et explorer une voie plus pop. Dans les deux cas, ça reste intéressant. Bien sûr, le groupe conserve une ambiance très embrumée et amère propre au shoegaze, une teinte générale gris bleuté. Ne cherchez pas de tubes ici, il n’y en a pas. Les chansons ne sont en aucun cas alambiquées ou expérimentales, mais les mélodies et structures restent assez travaillées pour demander une certaine implication de la part de l’auditeur. Les guitares plus typiques du rock alternatif s’y invitent souvent, mais cohabitent avec des formes plus acoustiques et pop. Le tout est donc assez nuancé, et si c’est la nostalgie qui ressort le plus de ces onze titres, ils ne sont pas non plus neurasthéniques. « End of the nail » est le type d’enregistrement qui nécessite et mérite une deuxième, une troisième écoute. Ça n’en gommera pas les imperfections (oui, c’est vrai, les titres ont un peu trop tendance à se ressembler) mais ça en mettra un peu plus les qualités en exergue. A vous de voir si vous lui donnerez cette chance…






