MONOLAKE : Studio


Dans le microcosme electro, il y a ceux qui pondent des tubes par dizaines et emplissent les clubs, les stades et les comptes en banque, et puis il y a les autres, travailleurs infatigables de l’ombre, qui vivotent mais font tout pour continuer à faire vivre leur passion. Monolake alias Robert Henke (depuis que Gerhard Behles l’a laissé seul aux commandes) est de ceux-là, indubitablement. Le projet développe depuis 1995 (ça fait un moment) une techno minimale mâtinée d’ambiant, un style qui sonne assez typiquement allemand. Ah, et oui, Monolake est Berlinois, cela va sans dire. Oh, et accessoirement, Robert Henke est également le co-créateur du logiciel de musique Ableton live. Autant dire que le monsieur s’y connaît un peu, et qu’il s’avère très pointilleux et perfectionniste dans son art. Tout ça, bien sûr, s’entend. « Studio » a été longuement pensé, étudié, retravaillé, et s’il est aujourd’hui proposé à un public trié sur le volet. Pas parce qu’il les choisit, mais parce qu’ils sont peu à connaître son existence. On peut plaindre les autres, car oui, la musique de Monolake est assez excellente. Souvent assez sombre et atmosphérique, elle fourmille de détails, de petites phrases rythmiques assez bleep, portées par des nappes de claviers ambiant. Un style que l’on a pu entendre chez bien d’autres formations et artistes, et qui est une continuité avec les autres albums de Monolake. Pourtant, il exerce immanquablement une certaine fascination sur son auditeur. Derrière cette rigueur presque mécanique, se dessine un univers étrange, irréel, plus fantasque qu’on ne l’avait décelé de prime abord. « Studio » est aussi généreux dans sa durée (plus d’une heure) que dans son contenu, et si son aura est moindre pour l’instant, il vaut bien un « Incunabula » d’Autechre. Robert Henke est un architecte du son, un esthète de la microchirurgie, et chaque seconde des quatre ans de maturation de ce disque est justifiée.

Facebook

Instagram

Related Posts

  • 10000
    Difficile de rivaliser avec la carrière et la créativité d’un Plaid pour les nouveaux venus en territoire electronica. Jouissant d’une aura moins grandiose que celle d’un Autechre, le duo a cependant toujours été plus régulier en termes de sorties de qualité. Alors si Andy Turner et Ed Handley se sont…
    Tags: plus, a, bien, ne, musique, on, electronica, y, faire, facebook
  • 10000
    Ça fait maintenant quelques années que je vous bassine avec la musique de William Rezé alias Thylacine. Il faut dire que depuis 2015, le monsieur ne m'a pas déçu, parvenant toujours à produire quelque chose de nouveau et intéressant tout en conservant sa patte : une electronica tournée vers le voyage,…
    Tags: ne, autant, style, a, on, electro, techno, coup, faire, instagram
  • 10000
    Zonderling se targue d’avoir sa propre vision de la dance music. Les hollandais utilisent pourtant des éléments assez fréquents dans le milieu ; éléments house, dance, techno et electronica s'y marient en essayant de marier mélodie catchy et exigence un peu plus artistique, plus « musicienne ». Une conception qui peut franchement étonner,…
    Tags: plus, se, assez, coup, on, cette, faire, qu'il, facebook, instagram
  • 10000
    Vous le savez, je n’aime pas trop les ep. C’est trop frustrant, trop court pour vraiment juger des qualités d’un artiste. Mais bon, je fais souvent des entorses à la règle, et c’est encore le cas pour ce nouvel ep des néerlandais de Weval qui sort chez un label affilié…
    Tags: plus, oui, faire, techno, instagram, facebook, ne, bien, va, chez
  • 10000
    On m’avait prévenu ; « tu verras, c’est spécial ». Effectivement, la musique de J’Kerian Morgan alias Lotic est pour le moins expérimentale. Ce nouvel album de l’artiste transgenre américain(e) exilé(e) à Berlin va loin dans le mélange des genres. Si la base est électronique (house / ambiant / electronica), on y trouve…
    Tags: on, musique, plus, se, souvent, aux, y, ne, nappes, instagram

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *