S’il y a bien un retour que je n’attendais pas, c’est celui de Kittie. Parce que, déjà, je n’attendais pas leur arrivée sur la scène neo metal en 2000 avec « Spit » et que, pour être très clair, ça n’a pas été le coup de foudre ; une fois passée la demi-surprise de « oh, c’est que des filles » et « oh, elles growlent fort » (eh oh, c’est bon, des filles qui font des étincelles, y’en avait déjà bien avant), bah… reste deux -trois titres pas mauvais. Un disque plus loin, on entend déjà plus beaucoup parler du combo canadien, même s’il continue sa carrière durant quelques années encore. En fait (je l’apprends par le dossier de presse) ça ne fait que treize ans que Kittie est en sommeil. Alors oui, ça peut vous paraître énorme, mais de mon côté, et sans méchanceté aucune, ça fait bien plus longtemps que je les pensais disparues. Alors pourquoi je suis là aujourd’hui ? Par curiosité, par conscience professionnelle, par désœuvrement ? Un peu des trois. Et donc ? Et bien, je suis surpris. Et pas négativement. Le nu metal un peu caricatural des débuts a laissé la place à quelque chose de plus subtil et travaillé. La voix claire de Morgan Lander est vraiment très agréable, et elle n’a rien perdu non plus de sa puissance et son agressivité metal (même si ce n’est pas mon timbre préféré). Le style de Kittie a été modernisé, à la fois très mélodique dans ses refrains et avec une couleur un peu plus power thrash dans le reste. Les dix titres passent vraiment bien, et mieux même que dans mes souvenirs. Les dames vont certainement continuer à exploiter leur différence, en écrivant des textes sur la féminité et leurs expériences en tant que femme dans le metal et la société, mais elles semblent avoir mis le holà ici, avec des paroles plus passe-partout. « Fire », c’est donc un retour vraiment convainquant pour Kittie qui, même s’il ne sera jamais mon groupe favori, s’impose ici comme une formation tout à fait valable et encore dans la course !
