
Une petite voix timide mais charmante, un peu mutine, avec une certaine mélancolie, un certain cynisme dans le texte ; Leila Huissoud sait me faire oublier sa discipline, ou plutôt ses disciplines ; on le perçoit vite, si la chanson française a du la bercer, la poésie a du la transporter. Les 13 titres de ce troisième album se partagent entre petites histoires et journal intime. Leur point commun ? Ils sont tous portés par une tendresse certaine, une écriture pleine de finesse et une expression assez intimiste, même lorsque Leïla Huissoud choisit de déployer une forme un peu plus orchestrée. Et puis cette voix derrière laquelle on visualise une jeune femme pleine de doutes et de fêlures, mais à qui il reste suffisamment de force pour assumer ce qu’elle est et ce qu’elle pense. Avec un timbre quelque part entre une Olivia Ruiz, les Elles et Giedré. Je ne vais pas vous jouer de la flûte ; ici, ce sont les textes qui priment. On y trouve une forme de mélancolie, une pointe d’humour, beaucoup de naturel. On pourrait penser à Bénabar aussi… Sauf que lui, il a un peu tendance à m’agacer. « La maladresse », ce n’est pas totalement ce que j’attends d’un album, c’est certain. Pour la simple et bonne raison que je n’attends pas un disque comme celui-là. Il me tombe dessus sans prévenir, par surprise, et parvient à capter mon attention et mon approbation. Un autre que moi, plus sensible aux disciplines précitées, aurait certainement mieux noté le disque, et ce serait mérité, mais pour moi un 8 c’est déjà inespéré. Il faut donc comprendre que Leïla Huissoud a le pouvoir de toucher l’âme même des plus réticents, de retourner les récalcitrants par sa justesse. Un don rare !






