
Bodega est né des cendres d’un groupe qui s’appelait Bodega Bay. L’actuel Bodega a d’ailleurs réadapté le répertoire de l’ancien combo. Drôle d’histoire qui aboutit à un premier album qu’on ne saura donc pas trop comment juger. « Our brand could be yr life » sonne un peu comme le disque d’un groupe d’étudiants, mais il est pondu par des trentenaires. Ses sujets rappellent le punk, mais sa forme est plutôt indie rock / pop, avec un peu de shoegaze et de post punk. Bref, le disque comme le groupe ont un peu le cul entre deux chaises, et ce n’est pas ce qu’il y a de plus confortable, ni pour Bodega ni pour ses auditeurs. En tout cas, de mon côté, je ne sais pas vraiment quoi en penser. Il y a ici de très bonnes idées, c’est indéniable. Si le refrain de « Dedicated to the dedicated » est un peu trop pop pour moi, le couplet a une jolie couleur indie. « GND deity » sonne plus post punk, plus sec ; une suite sympa. Le riff plus noisy de « Bodega bait » fait son petit effet. « Tarkovski » et « Major amberson » se font un peu plus passe-partout et joyeuse ; pas mon trip. Retour au rock avec une très bonne « Stain gaze ». « Webster hall » est bien plus apaisée et pop mais a un petit quelque chose de mélancolique qui la fait passer, même si elle passe tout juste. La basse nerveuse de « ATM » replonge dans le post punk, mais le refrain conserve une teinte un peu trop pop pour moi. Les titres se suivent et ressemblent assez ce qui est décrit plus haut, avec un dosage légèrement différent, et plus ou moins de réussite. Au final, cet album souffle le chaud et le froid et sonne quand même comme ce qu’il est ; une poursuite d’efforts de la part d’un groupe encore en construction, avec un style pas encore (à mon sens) tout à fait confirmé. Mais qui comporte des pistes indiquant un avenir bien plus intéressant.






