QUERCIA : Dove si muore davvero

Rares sont les groupes de rock provenant d’Italie à parvenir jusqu’ici. Parmi mes souvenirs les plus clairs, il y a eu Verdena, qui avec son troisième album « Il suicidio dei samurai » montrait que oui, Bergame pouvait aussi être une capitale du genre. Ce qui est assez drôle, c’est que « Dove si muore davvero » est aussi le troisième album de Quercia. Oh, attention, je ne dis pas qu’il est aussi bon que le disque précité. Mais il sort à peu près dans les mêmes conditions : un peu dans l’indifférence générale (ce troisième album est quand même le deuxième autoproduit), et avec une putain de gnaque. C’est de Cagliari que nous vient ce groupe de rock indé. Et je vais de suite nuancer mes propos plus haut : en fait, Quercia tient à rester indépendant, libre de ses mouvements. Son avancée dans ce monde sans béquille, c’est un choix. Une attitude qui est tout à son honneur, même si elle a ou aura probablement ses limites dans un futur proche. Quoi qu’il en soit, pour l’instant, « Dove si muore davvero » ne s’en porte pas trop mal. Certes, ici et là, un regard extérieur aurait pu corriger une maladresse, une tournure un peu trop convenue ou déjà vue, aurait pu pousser le groupe dans ses retranchements pour qu’il puisse sortir le meilleur de lui-même. Mais allez, globalement, les onze titres de cet album fonctionnent plutôt bien. J’ai pour ma part une préférence pour les plus écorchés, ceux qui cherchent moins à installer une ambiance qu’à exprimer une urgence au travers de lignes de chant peut-être plus punk et de rythmiques plus nerveuses. Mais c’est une question de goût, et je comprendrais qu’un « Chiasso » ou un « Confini » puisse aussi plaire. Forcément, appréhender ce genre de disque sans en comprendre le sens va en amoindrir la portée, j’imagine. C’est difficile à dire parce quand on comprend les textes sans faire d’effort on a du mal à en faire abstraction, mais finalement ça ne doit pas changer grand-chose ; ce que Quercia veut transmettre, c’est perceptible dans chaque riff, dans chaque intonation. Et c’est ce qui fonctionne bien ici.

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