
Il y a quelques années, Myspace a ouvert une brèche ; cellle d’une réelle universalité de la musique, de l’explosion des frontières facilitées par le talent. Apashe, c’est une preuve irréfutable de l’efficacité du truc. Le belgo-canadien a réussi à se faire connaître partout grâce à la qualité et la personnalité de ses instrus, qui mélangent habilement de multiples sous-genres de l’electro, mais aussi de la musique classique, du monde, du reggaeton… Ce deuxième album, accompagné d’une belle tournée qui s’annonce déjà triomphale, vient donc couronner son culot et son caractère aventureux. Pas étonnant donc que ce soit « King » (avec monsieur Busta Rhymes, quand même) qui ouvre le bal de façon classique mais très efficace. Apashe est malin ; il sait que si la plupart des gens sont incapables d’apprécier une œuvre de musique classique dans son intégralité, une grande partie sera tout de même sensible à la majesté, à l’émotion et au sentiment de puissance qu’elle induit. Ainsi, chaque titre ou presque sonne comme une superproduction, une épopée. « Antagonist » a beau accueillir des invités et des ambiances fort différentes (ici, on trouvera Sofiane Pamart, là Vladimir Cauchemar, là Wasiu entre autres), il conserve une ligne éditoriale claire et on ne peut pas s’y tromper ; il y a bien une « patte » Apashe. Accompagné des orchestres symphoniques de Prague et de Bulgarie, Apashe a une infinité de possibilités à sa disposition, une palette d’instruments, de voix et de sonorités incroyables, et il s’amuse à mélanger ces couleurs à longueur de morceaux pour aboutir à l’alchimie la plus totale entre le rythme, la mélodie, l’attitude et l’originalité. « Antagonist » peut a donc de quoi ravir à la fois les amateurs de hip-hop, puisque c’est vrai que l’artiste baigne souvent dans ce milieu, mais aussi les fous d’electro au sens large. Bref, ce deuxième opus est tout simplement incroyable !






