Depuis quelques années, on assiste à une réhabilitation du folk rock nu et efficace, avec une pointe d’emphase « stadium rock ». Les Lumineers, Mumford & Sons, Of Monsters and Men, Trampled by Turtles, tout ça, vous voyez ? Noah Kahan est sans conteste de cette famille d’artiste, et emploie les mêmes ficelles pour un résultat similaire. Né dans le Vermont, il commence à écrire des chansons très jeune, et les partage via soundcloud. En 2017, à juste 20 ans, il sort son premier single après une signature chez Republic Records, et enchaîne avec un premier album. Pas mal déjà. « Stick season » est son troisième opus. Le titre d’ouverture, « Northern attitude », peut en rappeler quelques autres des artistes cités plus hauts, mais s’avère tout aussi taillé pour les ondes. La suite est moins grandiloquente, mais montre toujours une certaine faculté à produire des titres simples, rythmés et authentiques. Les éléments folk et americana sont bien présents mais ne sonnent jamais trop rétro, portés par des mélodies et une forme assez modernes et très pop. L’ensemble des titres est assez lumineux, peut-être en réaction à la « Stick season », période morne et « deprimante » selon Noah, entre la chute des feuilles et les premières neiges. Quoi qu’il en soit, on ne perçoit pas trop cette déprime ici. Quelques titres peuvent se montrer plus mélancoliques, mais chacun conserve une énergie qui nous tire vers le haut, une force et une conviction positives. Même lorsque le doute, la peur, la tristesse le gagnent, Noah Kahan les accompagne d’une douceur qui agit comme une médecine sur son auditoire (« Growing sideways »). « Stick season » est le genre de disque qui ne s’annonce pas, a l’air inoffensif, trop proche de ce qui existe déjà, et parvient finalement à s’installer. Parce qu’on s’y sent bien, qu’il ne cherche pas à se faire passer pour ce qu’il n’est pas, qu’il avance à découvert, qu’il ne cache rien. Et parfois, cette transparence fait du bien.
