Avec un tel titre, on se prépare forcément à ce que le premier album des italiens de Monoscopes ne respire pas la joie de vivre. Bah, ça tombe bien, puisque je pense que c’est dans les pires tragédies que naissent les plus belles chansons. Tout commence par « The hospital room », dont on ne sait vraiment si on doit le considérer comme une chanson ou une intro, mais qui fait le job en tout cas. Parfois la musique de Monoscopes est décrite comme noisy pop, parfois comme pop psychédélique. La vérité est quelque part entre les deux. L’album explore les différentes façons de ressentir, exprimer et gérer la douleur. Et les sublime en 10 titres certes assez classiques dans leur forme, mais plutôt réussis. Le premier, déjà évoqué, est donc une espèce de ballade neurasthénique, entre laisser aller et acceptation. Le groupe a été assez malin de faire suivre « Ages of you », le premier single, qui nuance avec son côté bien plus pop, même s’il reste bien chargé en mélancolie, ce qui lui confère un côté bluesy. « The edge of the day » s’avère bien plus pop encore, s’aventurant aux confins de la powerpop à l’américaine des nineties. « A drop in the ocean », sa mélodie minimaliste et son riff gimmick suivent et n’ont pas de mal à se faire une place, même si le titre manque un peu de variété sur la longueur. « Standing in the light » sonne bien plus laid back rock, c’est peut-être le titre que j’apprécie le moins de la galette. « Sometimes you just get lost » est une pop song classique et assez lumineuse par rapport au reste, qui donne à l’auditeur une bouffée d’air frais. « I should have known » est une ballade crépusculaire qui contraste beaucoup, mais s’avère tout aussi essentielle à l’album. « Waiting for the morning light » exploite les influences folk et americana du groupe, sur un titre court et léger, auquel « Morning light » qui lui fait suite ressemble assez. Enfin, « I’m gonna cry till the day that I die » clôt la marche avec autant de légèreté mais moins d’efficacité. Bilan ? Il y a vraiment de très bons titres ici, mais aussi d’autres bien plus inoffensifs à mon sens. Ce premier album manque pour moi d’unité et d’équilibre, mais révèle en tout cas une sensibilité et une écriture prometteuses.
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