KLEIN : Sonder

Jérôme Kein est un pianiste luxembourgeois diplômé en musique classique mais plus intéressé par le jazz et les musiques nouvelles. Assez classique, comme parcours. Cependant, il s’est ensuite formé au vibraphone et à la batterie, et il s’efforce aujourd’hui d’allier tout ça dans sa musique. Là, ça devient plus intéressant parce qu’on sort forcément d’un schéma classique ici. D’autant plus qu’il chante aussi. Sur le morceau d’ouverture « Catharsis », il le fait de façon discrète, utilisant sa voix comme un instrument, soulignant la mélodie principale. C’est en tout cas un titre introductif passionnant et complet, montrant l’étendue des influences et de la musicalité du projet. On en ressort confiant de ce qu’on va trouver par la suite. Et on a raison. Certes, « Sonder » ne cherche pas à accrocher l’oreille à tout prix, mais on le sent tiraillé entre l’amour de la pop (« Episode » est assez parlant à ce niveau) et l’attachement à la recherche sonore. Et ça, c’est forcément bénéfique au disque. Le piège, c’est que, les titres se baladant entre plusieurs ambiances, l’ensemble ne se distingue pas par sa lisibilité et son équilibre. Et que la présence des uns crée des attentes, ou inversement d’ailleurs. De mon côté, j’avoue que mon aversion pour le jazz pur ou improvisé se réveille parfois, au détour de certains passages un peu trop démonstratifs pour moi. Heureusement, ceux-ci sont souvent contrebalancés par d’autres plus electro ou progressifs (ou les deux). Cet album est assez bon dans son ensemble, mais cette question de l’unité reste en suspens à mon sens, et demandera peut-être à être tranchée dans le futur de façon à ce que le projet Klein trouve son vrai public. L’impression qui découle de l’écoute est celle d’un musicien qui cherche encore son chemin. Pour moi il gagnerait à atténuer les parties jazz / piano / ambiant très, trop classiques et proposer plus de titres hybrides, chantés ou pas. Rendez-vous dans quelques mois pour voir vers quoi s’oriente sa soif de créer ?

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