Certains hommages sont plus appuyés que d’autres. Pour fêter les 30 ans du « Black album » de Metallica, ce projet, prévu depuis quelques temps, voit une foule d’artistes d’horizons variés se relayer pour reprendre chaque chanson de l’album d’origine. Ce qui peut clairement être qualifié de pharaonique, puisque ça représente plus de cinquante titres, répartis sur 4 cd (ou 7 vinyles). Pour les fans, c’est un très bel objet, avec des interprétations qui, opérées par des gens hors sérail metal, diffèrent largement des originaux. En plus, les bénéfices seront reversées à des œuvres caritatives, ce qui augure d’une belle interprétation. Oui, mais. Ah, oui, je sais, je suis un râleur. En fait, une fois parvenus devant l’objet (et particulièrement pour celles et ceux qui découvriront la version digitale), se coltiner six versions différentes à la suite du même titre, même si on est fan et même si certains sont assez réussies, voir fun, ça fait beaucoup. Bon, venons-en au fait. C’est carrément partial, mais je vais vous livrer mes versions préférées.
Pour « Enter sandman », aucune. Je suis dur, mais tous les artistes se sont montrés pour moi bien trop proches de la version originale. A la limite, celle de The Warning avec Alessia Cara, plus mesurée et pop / R&B.
Pour « Sad but true », plusieurs versions sont cool : celle de Sam Fender, plutôt intimiste et tragique, la version country rock de Jason Isbell, le remix electro mariachi de Mexican Institute of Sound, la version electro dark de St Vincent.
Pour « Holier than thou », celle de Biffy Clyro, teintée de new wave.
Pour « The unforgiven », la version indie rock de Diet Cig, peut-être celle des Flatbush Zombies et de Ha*Ash (même si elles sont un peu faciles), celle de José Madero (même si elle sonne comme une balade sur un disque de heavy metal des années 80), et surtout celle pleine de feeling de Moses Sumney.
Pour « Wherever I may roam », les versions hip-hop de J Balvin ou Chase & Status, assez proches, la version electro soft des Neptunes, et même celle de Jon Pardi, à mi-chemin entre rock, country et orchestral.
Pour « Don’t Tread on me », celle de Volbeat, un peu facile mais avec un petit twist.
Pour « Through the never », la version trip-hop / r&b de Tomi Owo.
Pour « Nothing else matters », la version pop intimiste à cordes de Phoebe Bridgers, qui a surtout le mérite d’arriver la première, puisque la plupart des versions se ressemblent, celle d’Igor Levit (piano seul, pas révolutionnaire mais agréable) ou peut-être celle de Mon Laferte qui fait souffler un parfum d’exotisme (chantée en espagnol avec une emphase certaine).
Pour « Of wolf and man », seule la version de Goodnight, Texas est proposée, mais sa relecture folk country sombre est assez réussie.
Pour « The god that failed », difficile de ne pas être surpris par la version post punk de Idles, qui sera probablement très clivante mais convaincante pour moi.
Pour « My friend of misery », c’est la version de Kawasi Washington qui m’a tapé dans l’oeil.
Enfin, la seule version de « The struggle within » (de Rodrigo y Gabriela) ne m’a pas convaincu.
Au final, et surtout pour un fan de reprises, cet objet est vraiment intéressant, quel que soit le genre musical qu’on apprécie. Inégal mais intéressant.
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