
Je ne connaissais pas les bostoniens de Slothrust. Pourtant, leur style musical, entre rock indé, grunge et rock alternatif, correspond bien à mes attentes. Le groupe en est aujourd’hui à son cinquième album, et œuvre toujours avec le même line-up ; c’est déjà une belle performance. Sur ce disque, vérification faite, le trio accentue les aspects les plus pop et groovy de sa musique, mettant un peu en sourdine les sonorités plus rugueuses de ses guitares. Comprenez que celles-ci sont encore bien présentes, mais moins mises en avant, et que le glissement est progressif, presque imperceptible par moment, mais certain. D’ailleurs, cette nouvelle alchimie et cette accessibilité plus grande va très bien. Et si un « The next curse » semble nous dire le contraire, avec la présence de Lzzy Hale, vocaliste d’Halestorm et ses riffs musclés, pas mal d’autres chansons le confirment ; Slothrust est en train de muer. Pour moi qui ne connaissais pas le groupe avant, ça passe crème. Derrière cette pochette bien onirique et/ou psyché, la frontwoman Leah Wellbaum explore sa propre spiritualité, et procède à une auto-analyse poussée. A laquelle on a le droit de ne pas adhérer, qu’on a le droit de ne pas comprendre ; les textes, aussi dépouillés soient-ils parfois, restent assez obscurs pour qui ne partage pas un neurone avec la dame. Mais côté musique, ce sera bien plus instinctif ; soit on accroche à ce style bien plus à fleur de peau et riche en feeling, à cette bipolarité qui scinde un peu l’album en deux sans vraiment qu’il parvienne à trouver un équilibre, lui qui se fait pont entre deux époques, deux aspirations, soit on décline poliment parvenus à « Strange astrology ». De mon côté, j’accroche vraiment au début de l’album, et moins aux titres suivants, que je trouve agréables mais un peu trop proches mélodiquement les uns des autres.