
Je ne sais pas ce qui a pris aux biélorusses de Mora Prokaza. Jusqu’ici, le groupe oeuvrait dans l’ombre, comme beaucoup de formations de black metal underground, en développant un style typique, respectueux des traditions, usant d’une instrumentation et d’une interprétation des plus classiques. Et puis, en 2019, ils se sont dit qu’ils allaient révolutionner leur style, y intégrant un peu de tout, le transformant en neo black metal bien barré. J’y vois une rencontre entre Ulver, Die Antwoord et Nachtmystium. Soit un style original, brutal, malsain et hystérique. Pas vraiment accessible, « By chance ». En particulier concernant les parties vocales, la plupart du temps entre le cri, l’orque et le corbeau, même si parfois un chant clair vient nuancer le propos. Et tout ça en langue maternelle. Pourtant, il y a du taf derrière. Des éléments electro / hip-hop à ceux venus de la musique folklorique des pays de l’est, en passant par le jazz ou le rock industriel, les strates successives des neuf titres de ce troisième album studio du duo représentent probablement un casse-tête rythmique et structurel de taille. En tout cas, le résultat est assez bluffant. Il repoussera certainement une partie des auditeurs, mais pour ma part, même si je trouve le disque un peu chiche en contenu (31 minutes, mouais…), et un poil répétitif dans la cadence donnée aux titres, je suis assez conquis. Et, je l’avoue, encore plus par ses parti-pris casse-gueule qui dénote soit du courage, soit de l’assurance, soit de la folie pure. Dans tous les cas, une démarche à encourager ! Et « By chance », à n’en pas douter, est un album qui mérite une attention toute particulière, et un soutien quelle que soit l’idée qui lui a donné naissance, car c’est un sacré pas en avant pour Mora Prokaza !






