On ne vous en voudra pas trop, chers lecteurs, de ne pas connaître Pram. D’une part parce que le groupe n’a rien sorti depuis 2007. Mais aussi et surtout parce que les britanniques pratiquent un art fort peu conventionnel, entre rock progressif, pop électronique et jazz rock chiadé. Oh, bien sûr, ce break de dix ans a laissé des traces ; Rosie Cuckston a quitté le navire, remplacée ici par un presque sosie vocal (mais -oh, bordel, on me dit que c’est Sam Owen ?), et le groupe se montre un peu plus « cool » que par le passé, même si « Across the meridian » peut être considéré comme le digne successeur de « The moving frontier ». On y retrouve cette ferveur jazz swing déjà expérimentée avant, avec ces cuivres enveloppants embrassant des structures jazzy. Mais aussi ce côté étrange, surréaliste qui accompagne chaque sortie. Tout ça en sonnant différent. Je ne sais pas si je me fais comprendre. Entrer dans l’univers de Pram, et même en connaissant le dossier, c’est donc à coup sûr une aventure. De plus en plus cinématographique et de moins en moins brutalement expérimentale (mais bien chtarbée tout de même), la musique de Pram sur « Across the meridian » conserve sa magie et son goût de l’interdit à travers des mariages osés et nonobstant parfaitement accordés, où l’union entre l’onirique et l’amertume. Et c’est comme s’ils n’étaient jamais partis !
Pram : Shimmer and disappear