TAGO MAGO : Traversée sauvage

Quand on tire son nom d’un album de kraut rock (« Tago Mago », 1971, Can), on pose déjà le décor de la musique qu’on souhaite produire. Et sans surprise donc, « Traversée sauvage » est un mélange de rock progressif, de kraut et de jazz rock. Pas vraiment le terrain de jeu dans lequel je me sens le plus à l’aise, et pourtant me voici armé de mon clavier-machette pour affronter la jungle et ses dangers. Le groupe attaque fort avec le titre éponyme, le plus long de la galette et très logiquement pas le plus facile. « Terrenerf » est, en comparaison, bien plus appréhensible, avec son gimmick vocal cool qui nous ferait presque oublier que derrière ça charbonne dur. « Berceuse » utilise également la voix de l’hollandais GW Sok pour un titre à la fois doux et mystérieux. Changement d’ambiance avec un « Trop pris » beaucoup plus rythmique et fiévreux. « Captain kurk » est une sorte de compromis entre les deux, avec une partie presque stoner et psyché et une autre plus jazzy. Probablement le titre que j’ai d’ailleurs le plus de mal à appréhender, un peu trop « libre » pour moi. Enfin, « Autobahn LSD » et son clin d’œil à Kraftwerk se montre bien plus sage avec son rythme chaloupé limite world… mais ça, c’est avant que le titre ne mute vers son milieu pour se transformer en quelque chose de plus épique et cinématographique avec de nouveau un gimmick vocal à la Sergio Leone. Vous l’aurez compris, il est difficile de rester de marbre devant Tago Mago, et il est possible que le disque donne lieu à des réactions épidermiques : des frissons, oui, mais de quoi ? Le duo rennais a, en tout cas, une idée bien précise de ce qu’il veut et peut proposer, et pour ceux qui se trouvent de l’autre côté du poste, c’est marche ou crève !

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