Quand « Oci cervene » déboule avec ses choeurs de l’armée rouge, on s’y croirait. Et c’est bien ce que recherche ce duo de baroudeurs du son que sont R-wan (Java) et Toma Feterman (La Caravane passe), alias John Lenine et Sylvester Stalline (ou le contraire) : évoquer de façon totalement irrévérencieuse et démesurément fun, tout en conservant un poil de sérieux et de conscience citoyenne. Voici une décoction inédite, aussi capiteuse que drolatique. On y retrouve toute la fantaisie des formations suscitées la touche slave en plus. « Diktator de dancefloor » introduit véritablement l’album façon postiche et potache. Hip-hop, electro, punk et chanson rock se téléscopent au sein des 15 titres pour le moins variés et néanmoins homogènes de ce disque. Étant donné le sujet, l’egotrip est de mise. Soviet Suprem détourne à tout va tout ce qui lui passe sous la chapka, témoin ce « T’as le look coco » qui n’a jamais sonné aussi bien (même si cette relecture s’avère extrêmement courte). Alors oui, « Marx attack » reste un disque de circonstance, pas forcément celui qu’on se repassera mille fois, qu’on présentera à nos enfants (quoique les miens l’aient trouvé « rigolo ») et qu’on gardera pour accompagner nos vieux jours. Mais son concept et sa musicalité, et le travail derrière son air désinvolte lui assurent toutefois une longévité bien plus longue que certains autres disques nés d’une idée délirante. « Marx attack », c’est un disque fun prétexte à l’exploration musicale de territoires bien balisés dont Soviet Suprem prend un malin plaisir à retourner les codes et directions. Khorosho sygral !
Soviet Suprem : Vladimir
Soviet Suprem : T’as le look coco