Atypique : qui diffère du type normal ou habituel, qui est inclassable. Oui, Patten est atypique, ça ne fait aucun doute. Si comme moi, vous étiez passés à côté de leurs deux premières œuvres, et si vous faites partie de la petite niche de personnes susceptibles d’être touchées par leur vision du monde, leur prisme musical à la fois futuriste et rétro, expérimental et mélodique, alors votre monde va se trouver bouleversé de l’écoute de ce « Psi ». Oh, « Psi » n’est pas une épreuve, c’est un voyage. On y parcourt un océan d’algorithmes, on y gravit des montagnes de voix fantomatiques, on y traverse des halos de lumière changeante et on y croise des créatures ovoïdes aux yeux transperçants, ostracisés pour en avoir trop vu. Bizarre ? Oui, assurément. Patten m’évoque pas mal Skinny Puppy dans ses moments les plus exploratoires (la série des « BRAP », quelques passages de « Last rights »), mais en beaucoup plus moderne voir futuriste. Il se rapproche aussi d’Autechre par sa propension à déconstruire des mélodies et les plonger dans un bain d’étrangeté spatiale, de Boards Of Canada par son côté abstrait. « Psi » n’est pas un disque qu’on écoute distraitement, qu’on passe en boucle en soirée ou qu’on prête à un ami. C’est un engagement personnel, un rite initiatique, un passage dans le nexus des univers. Moins psyché et plus froid que sur ses précédents disques, Patten signe une troisième œuvre encore plus extra-terrestre et tout aussi passionnante.
Paroles de l’album
patten : Sonne







