Les clubs, les bars branchés, ça n’a jamais été mon délire. Et j’avoue que sur internet, je ne sais pas toujours où chercher l’info d’un bon disque electro qui sort comme ça, discrètement, en indé, et qui puisse me toucher par des qualités mélodiques qui ne e révèlent pas que sur la moiteur du dancefloor ou par le biais d’un état de semi-conscience effervescente d’une after. Zimmer (« chambre » pour les non germanophones) est le premier album de l’artiste parisien du même nom, et nous est proposé par Roche Musique. De l’aveu même du créateur du label, celui-ci est né des clubs. Alors le fait que nos univers respectif coïncident devrait au moins m’étonner. Bref. Zimmer, le dj, est présent aux côtés du label depuis ses débuts, et loin d’être « le pote qu’on traîne parce qu’on n’ose pas le lâcher ». Non, le monsieur dispose d’une foule de followers et chacune de ses sorties est scrutée à la loupe et au casque par ses fidèles. Il faut dire que, dorénavant, l’album en tant que tel est une exception, presque une curiosité, d’autant plus en territoire electro. De fait, ce premier opus des aventures de Zimmer ressemble à un mix, alternant morceaux plus ambiants, plus dansants et groovy ou au contraire très techno. Tout y est très propre, très bien produit, et ce côté aseptisé et élégant à l’extrême pourrait en gêner certains. On est clairement pas ici pour danser à s’en faire perdre des litres de sueur, mais plutôt pour chiller dans une ambiance feutrée, détendue mais habillée. Cet exercice, le franco-californien n’y est pas habitué et ça s’entend un peu ; si on doit le considérer comme une compilation, elle est vraiment excellente et montre toutes les facettes, diverses et complémentaires, de l’artiste. Si on veut vraiment le juger comme un album, ça reste un peu trop décousu et copieux, manquant d’homogénéité, de fil conducteur. Mais je chipote. On se laisse bien (em)porter par un tel opus !