Cinq ans après un très bon « C’est pour vous ! » Yosi revient avec un quatrième album une fois de plus en compagnie de l’excellent Al Tarba, mais aussi de Senbei et de quelques autres. Le copinage, c’est sympa mais ce n’est pas pour ça que je suis ici ; sous ses airs de bon copain, de mec simple et funky, du tonton fan de hip-hop un poil ringard, Yoshi, c’est un défenseur infatigable du hip-hop à l’ancienne. Celui pour qui le texte est prépondérant et passe bien avant l’attitude. Yoshi ne cherche pas à paraître différent. Imparfait, un peu fainéant, amateur de teuf et de grosse fumette, il aime rigoler et ne pas se prendre la tête. Il a la même vie que ceux qui l’écoutent, les mêmes galères, tombe toujours dans les mêmes travers. Pourquoi l’écouter alors ? Parce qu’il a le flow et les textes. Encore une fois, « Deepa » va vous faire rire, sourire, peut-être même réfléchir. Yoshi ne se prend pas au sérieux, ce qui ne l’empêche pas de viser juste pour bon nombre de ses textes, se permettant d’exprimer de façon très juste ce qui ne traverse que trop rapidement nos cerveaux. C’est ce qui me plaît chez le mc. Et donc, même si je n’accroche pas toujours musicalement malgré les qualités certaines des productions de Al Tarba (désolé, mais les parties trop funky, groovy, ragga ne sont pas dans mon ADN), je considère ce disque comme une preuve de plus qu’il existe une autre voie que celle du hip-hop décérébré dont il parle dans le très bon « Idiocratie » par exemple. Yoshi est une sorte de Don Quichotte, et son combat a beau être perdu d’avance, on ne peut qu’applaudir le fait qu’il continue à le mener contre vents et marées, comme un superman bedonnant et foncedé. Continue de creuser le sillon, B-boy, tu tiens (toujours) le bon bout !
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