De « Nord », premier album des bordelais, si je garde un excellent souvenir, celui-ci reste assez embrumé, tant Year Of No Light fait à l’époque partie d’une nébuleuse de groupes obéissant aux mêmes codes et avec des objectifs musicaux similaires. Alors si forcément ce « Tocsin » au titre alléchant pour les fans d’ambiances mortifères attise ma curiosité, si je suis persuadé qu’il va me faire passer un bon moment, j’entame sa découverte avec la crainte de n’écouter qu’un album de post metal de plus. D’entrée de jeu, le groupe se révèle beaucoup plus épique qu’avant, et si le morceau-titre peine à me convaincre pleinement, dès l’étonnante « Géhenne », au tempo très enlevé pour le genre, j’entre pleinement dans l’album. « Désolation » possède une structure à montée progressive qui pourrait rappeler un Summoning, avec un début porté par des cuivres lugubres et un final tout en guitares. « Stella Rectrix » se rapproche plus d’un bon funeral doom des familles avec sa longue intro très bande originale de film et son riffing bien lourd qui arrive derrière, pour finir de façon assez apocalyptique. Enfin, si le début d' »Alamüt » se la joue dark ambiant / dark industriel, les guitares lancinantes reviennent bientôt aux affaires et emmènent l’auditeur vers un ailleurs mystérieux en traçant un sillon d’une blancheur éblouissante dans la brume épaisse. Au final, ce troisième album marque une identité construite de milles expériences, une musique en constante évolution, et un groupe au talent qui s’affirme de plus en plus. Bravo !
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