David Eugene Edwards ne revient pas toujours en très grande forme, mais il a au moins pour lui de ne jamais faire patienter bien longtemps ses fans. Dans la droite lignée de ses précédentes productions, il continue d’explorer le folklore américain, le métissant cette fois encore plus avec les autres traditions. Il avait déjà puisé dans les sons et ambiances des indiens d’Amérique du Nord sur quelques titres de « Ten Stones » et « Mosaic ». Il y revient plus largement ici, à coup de percussions, flutes et psalmodies. Mais il se frotte également à des ambiances plus new wave (« Truth », reprise de New Order, pour le coup bien transformée, mais dont l’origine chronologique est reconnaissable à la rythmique), d’autres plus world (la magnifique chanson-titre), pour finir sur un blues rock (« Denver City »). Bref, un album plus surprenant qu’il ne le laisse à penser. Et surtout, un disque tout à fait réussi, même si, comme d’habitude, quelques titres sont un peu moins convaincants («Singing Grass », « Wheatstraw » et peut-être « Sinking Hands »).