Je suis tombé sur le premier album de ce groupe ukrainien sans même avoir lu la publicité tapageuse qu’en fait son label Debemur Morti (qui n’hésite pas à comparer « Futility report » au Ulver de « Perdition city » version extrême). Il figurait parmi les sorties, je l’ai écouté en avance rapide pour déterminer si je lui laissais une chance plus longue, et je suis tombé sur un passage de post black avec un saxo. Il n’en fallait pas plus pour attiser ma curiosité. Et je ne le regrette pas. Bon, bien sûr, tout n’est pas idyllique. « Rain as cure », par exemple, sonne un peu trop musique de film pour adultes à mon goût. Et l’ensemble est beaucoup moins aventureux qu’on ne pourrait le penser. Alors, publicité mensongère ? Oui, un peu. Mais ce mélange entre black dark, post rock / metal et neo black jazzy se tient assez bien pour qu’on passe un bon moment en sa compagnie. Avec plus d’incursions vers le post black dans le futur, White Ward pourrait bien égaler son maître. Pour l’instant, il n’a « que » pondu un très bon disque de post metal extrême, empruntant des voies certes royales mais déjà bien balisées, et ne parvenant pas totalement à convaincre qu’il a trouvé une voie personnelle. Mais je vous l’accorde, c’est déjà un très beau résultat pour un premier album, et les ukrainiens ont clairement le niveau et les moyens de mettre leur passion et leur technicité à profit pour aller plus loin dans le futur.
White Ward : Black silent piers