Sous-estimé, sous-médiatisé, sous-marin, « Heartworm » est de ces albums-météores qui traversent votre vie sans prévenir et vous laissent la peau à vif. Peu d’informations sur le groupe qui l’a fait naître, à la longévité inversement proportionnelle à son talent. Formation irlandaise, Whipping Boy est de ces artisans discrets et efficaces qui vivent et meurent dans l’anonymat le plus complet, ou presque. Certes, cet album a eu de très bonnes critiques lors de sa sortie, mais cela n’a pas suffi. Pourtant, écoutez donc les 5 premières chansons de ce deuxième et « dernier » album (après ça, un disque posthume est sorti), et vous serez sans mal convaincus. Rock indépendant sachant se faire noisy et tranchant ou beaucoup plus caressant, cordes à l’appui, porté par le timbre grave et très particulier de Ferghal Mc Kee, renforçant un peu plus le côté doux-amer de l’ensemble, le style est bien ancré dans la fin des eighties et la première moitié des nineties. Il n’a pourtant, presque vingt ans plus tard, pas pris une ride. Certes, la deuxième moitié du disque est un peu moins percutante, mais soyons clairs ; le première est une révélation. « Heartworm », que l’on peut maintenant dégotter pour pas trop cher dans le marché de l’occasion, est un parfait petit cadeau à se faire avant Noël !