Verane est un défenseur d’un style qui n’a plus le vent en poupe depuis quelques années : le rock francophone. Pensez à un Noir Désir, un Luke, un Eiffel. Pensez textes revendicatifs et lettrés, visions lucides et amères de la déliquescence de notre belle société, guitares héroïques et chant comme un étendard. « L’état des lieux » est le deuxième album du quatuor, et s’oriente vers quelque chose de plus rock. Les guitares puissantes, parfois à la limite du metal (écoutez donc « Sex tape » et son final limite doom metal), s’articulent autour d’une section rythmique aux rondeurs certaines et contrastent avec un chant très personnel (et parfois déstabilisant), quelque part entre celui de Jérôme de Deportivo et celui de Florent Pagny, à la fois lyrique et acéré. Tout ça est au service de 10 titres variés autant dans leurs ambiances que dans leurs sujets, et qui surtout ont pris, ça se sent, le temps de mûrir, autant dans leurs rimes que dans leurs riffs. A vrai dire, c’est le type même de disque qui me pose des problèmes, parce que sa forme ne s’adapte pas totalement à mes attentes (un artwork un peu trop rétro pour moi, une musicalité déjà bien éprouvée, et ce chant). Pourtant, plus je l’écoute, et plus j’en suis sûr ; les qualités de Vérane sont évidentes et justifient non pas seulement son existence mais plutôt un soutien sans faille de la part des amateurs du genre, qui y trouveront des titres attachants et fort bien écrits !
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