Retour du grand malade et génie méconnu Aaron Funk après quatre ans d’absence en tant que Venetian Snares. Beaucoup moins réputé que son confrère Richard D. James, Aaron prend un malin plaisir à pervertir tout ce qui lui passe sous la main, injectant son breakcore dans tous les interstices possibles, utilisant ses influences musique classique pour créer une musique hybride impure, sauvage, malade et belle à la fois. Bien entendu, certains titres sont outranciers et dérangent plus qu’ils ne fascinent, comme sur les précédentes oeuvres. Mais ce n’est pas le cas de tous les titres, loin s’en faut. Lorsque le gentiment dérangé touche à tout a fini de s’amuser (car il s’amuse, sans aucun doute possible), il sait faire preuve de suffisamment de finesse et d’application pour façonner un univers étrange et fantasque, aux frontières du breakcore et de la musique contemporaine. « My love is a bulldozer », s’il n’est pas le disque le plus réussi de Venetian Snares, car un peu trop hétérogène et délirant (à l’image de l’artwork), reste une expérience unique et passionnante.