Dominick Fernow, le joyeux drille derrière Vatican Shadow, sévit depuis de nombreuses années au sein de la scène électro alternative, celle qui déconstruit, qui agresse, qui fait suer du cerveau plutôt que des guibolles. Ce qu’il propose ici, c’est un dark ambiant industriel répétitif, presque tribal, donc plus rythmé que ses voisins, mais pas moins inquiétant ou entêtant. On s’approche parfois des morceaux plus ambiant d’Amon Tobin, sans toutefois vraiment chasser sur les mêmes plates-bandes. On pense aussi au côté dépouillé des premiers Skinny Puppy, au minimalisme robotique flippant des débuts de Ministry, le côté discoïde en moins. Le concept volontiers polémique du groupe, revisitant les conflits mondiaux les plus récents, évoquant certaines figures et faits, participe de l’ambiance générale du disque, mais pourrait n’avoir aucune influence sur l’écoute, le côté martial et sombre transparaissant largement assez dans les mélodies et les rythmiques. Au final, pour moi qui découvre le projet avec cet album, Vatican Shadow est plutôt une bonne surprise, sa musique assez cinématographique et évocatrice étant un appel à la trance.