
Il y a quelques années, j’ai vu arriver Tyler The Creator sur la scène hip-hop au sein de Odd Future, un groupe peut-être trop en avance sur son temps. Et très vite, j’ai entendu et lu des commentaires dithyrambiques sur son travail. Mais voilà, malgré quelques essais, la recette (enfin, les recettes pour être juste) n’ont jamais fonctionné sur moi. Mais je suis persuadé qu’à quelques exceptions près (ok, un paquet), pas mal d’artistes sont capables de me surprendre tôt ou tard, au travers d’un titre ou de quelques-uns. Appelez ça de l’humanisme, du positivisme, ce que vous voulez ; pour moi quelque chose n’est jamais tout blanc ou tout noir. Bref, me voici face à ce huitième album studio à la pochette volontairement provocatrice de par son côté grotesque, caricatural ; sera-t-il celui qui me fera changer d’avis ? Et bien, une fois une intro passée, « Big poe » montre une capacité à accrocher non négligeable par le rythme et les gimmicks (mais pourquoi ne pas avoir exploité un peu plus ce « all this shit make a nigga wanna jump » ? Là on tenait un truc énorme !). Léger changement d’ambiance avec une « Sugar on my tongue » encore plus énorme dans son ensemble mais plus dansante. « Sucka free » est un peu trop R&B pour moi, mais intéressante aussi. « Mommanem » est bien plus weird et centrée sur le rythme ; pas mal du tout. « Stop playin with me » semble être sa suite logique à tous points de vue ; pour moi les deux auraient même pu être regroupés. On repart vers quelque chose de très funky avec « Ring ring ring », puis le morceau-titre fait dans le classique et efficace, mais manque un peu de panache à mon goût. La deuxième partie du titre (« Tweakin’ ») est un peu plus flamboyante. « Don’t you worry baby » se la joue R&B : bof. « I’ll take care of you » semble aussi en être la jumelle maléfique, reprenant des éléments similaires mais en les bousculant un peu ; pourquoi pas. Enfin, « Tell me what it is » fait le job avec une certaine classe et un côté chill qui peut séduire. Ce ne sera donc pas franchement un coup de coeur ultime pour moi, mais je comprends maintenant sans mal le battage fait autour de Tyler, The Creator.






