Ils ne sont pas légion, les gangs de bon gros death metal au Canada. Et encore moins d’aussi productifs que Tomb Mold. Pensez donc : en quatre ans d’existence, le groupe nous assène aujourd’hui son troisième album ! Bien sûr, ce n’est ni un gage de qualité ni une promesse de réussite. Sauf que le groupe de Toronto s’améliore de disque en disque. Et ce « Planetary claivoyance » en est la preuve éclatante. Oh, bien sûr, on ne trouvera pas ici de trace d’une volonté sans faille de faire évoluer le genre ; Tomb Mold est un artisan, appliqué et opiniâtre. Mais dans ce cas, ça paie. L’album est gorgé de qualités. Attention cependant, à ceux qui avaient apprécié les précédents ; « Planetary claivoyance » voit les guitares se faire plus sourdes et massives. Ceci donne un son un peu moins typé « old school » à Tomb Mold, on aime ou on aime pas. Pour ma part, je préférais le son de « Manor of infinite forms », mais bon, il faut faire avec. Au niveau des compositions en revnche, pas vraiment de différences. Le groupe apporte tout de même pas mal de passages plus atmosphériques (dont la superbe interlude « Phosphorene ultimate »), des passages plus doom (dont l’excellente « Heat death »), et tout ça se fond avec son style bien gras et lourd à la perfection. Tomb Mold n’a pas cédé aux sirènes du death technique ou progressif, ni à celles de l’hyper brutalité, et c’est tant mieux. Ce nouvel opus est donc très recommandable, et même s’il joue dans une catégorie très représentée et ne se distingue pas par son originalité, ça reste un tour de force de composer un disque aussi qualitatif en si peu de temps. On serait, bien sûr, en droit de se demander quelle tuerie le combo pourrait bien nous pondre en prenant un peu plus son temps. Peut-être le saura-t-on un jour ?