Libéré de ses accusations d’agressions sexuelles, et émancipé de sa collaboration avec Peter Tagtgren, Till Lindemann revient cette fois avec un réel projet solo pour cette sortie qui a déjà été repoussée à plusieurs reprises, et qui sort finalement sans l’appui d’Universal. Je vous rassure, tout ça ne semble pas avoir d’impact sur le contenu de « Zungue » (« langue » en allemand). Musicalement, on retrouve absolument tout ce qu’on aime : un mélange d’émotion, de menace, de puissance, avec un goût toujours aussi prononcé pour la provocation et les messages à double sens. Till sussure, vocifère, chantonne, en usant et abusant des mêmes techniques qu’au sein de Rammstein ou de ses précédents méfaits sous le nom de Lindemann avec son ancien complice. Solo ? Pas si sûr d’ailleurs, puisque Till s’est entouré de compositeurs qui l’avaient déjà accompagné par le passé. Mais ce sont des gens qui se sont pliés aux exigences et à la personnalité fantasque du chanteur, et ça s’entend. Alors forcément, oui, « Zunge » est une (autre) extension de son propre univers. On peut certes noter l’effort fait sur les sonorités electro plus actuelles que sur les Lindemann, et la présence quasi-systématique des bonnes grosses guitares chères aux fans de Rammstein. Alors, « Zunge », c’est le meilleur des deux mondes ? Et bien, je ne sais pas si je peux être aussi catégorique après si peu de recul, mais on en est quand même pas loin. Cependant, si pas mal de titres sont vraiment bien foutus, ils s’appuient sur un canevas assez classique et déjà connu, et on ne sera pas désarçonné ici, ni même retourné par un single imparable qu’on avait pas vu venir. Ah mais si, il y a bien l’improbable « Selbst verliebt », mais je ne la présenterais pas vraiment comme un tube… Je vous laisse découvrir, c’est quelque chose. Bref, ce nouvel album tient largement ses promesses, et rappelle que Till est un élément essentiel de l’identité musicale de Rammstein. Est-ce qu’il pourrait faire un peu plus ? Certainement ! Mais on est déjà pas mal…
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