Johan Edlund a toujours été un être torturé et un artiste à facettes multiples. Depuis quelques années (d’aucuns diront toujours, peut-être pas à tort…) seul maître à bord du vaisseau Tiamat, il navigue dans des eaux sombres, entre metal gothique, death doom et rock mélancolique, nous offrant des instantanés musicaux de son état mental du moment. Cet « Amanethes » est certainement l’album le plus éclectique du groupe depuis le début de sa carrière. Sorte de bilan, flirtant avec le death, le doom, le black, le prog à la Floyd ou le rock gothique, l’album ne s’encombre pas d’ornières et démontre que le groupe en a encore sous la semelle. Et pourtant… Pourtant, même si le disque compte quelques très bonnes surprises (« Misantropolis » et « Via Dolorosa » en tête), et que l’ensemble des titres est assez bon, on y trouvera quelques longueurs, et les meilleures intentions du leader ne seront pas suffisantes pour en faire celui qu’attendaient tous les fans. Certes, on prendra plaisir à le réécouter à l’occasion (en faisant peut-être l’impasse sur une « Circles » franchement dispensable), mais on ne peut s’empêcher d’être déçu, en le comparant aux sommets du groupes que sont « Wildhoney » et « A Deeper Kind Of Slumber »…