Le thylacine est un loup de Tasmanie. A priori pas de rapport avec un compositeur de musique électronique. Et pourtant, c’est le nom qu’a choisi William Rezé pour sortir ses productions. Et ça n’est pas si incohérent que ça ; après tout, ça rappelle la notion de voyage qui est au coeur du travail du français. Après un premier album composé dans le transsibérien, Thylacine a pris la poudre d’escampette destination l’Argentine à bord de la caravane (transformée en studio d’enregistrement) visible sur la pochette. Un voyage qui l’a forcément inspiré pour ce nouvel opus. Thylacine produit donc une electronica très mélodique chargée d’influences world music et agrémentée de quelques voix qui renforcent les ambiances. Ajoutez-y une pincée de saxophone (que le musicien pratique depuis l’enfance), quelques touches jazz, et vous trouverez un album superbe et diversifié, où le rythme, le groove et les bonnes idées se partagent le terrain. La force de Thylacine, c’est d’en avoir plusieurs. A l’aise autant au sein de titres dansants et légers que pour d’autres plus poignants et rêveurs, qui sont d’ailleurs mes préférés sur ce disque. Des titres comme « Volver » ou « Sal y tierra » sont pour moi de purs chefs d’oeuvres d’electro cool et dotés d’une âme. Mais je ne crache pas non plus sur le reste. Les voix apportent, c’est vrai, beaucoup aux titres, permettant d’installer des ambiances, de varier les plaisirs, de restituer le périple de son créateur. Et il faut bien reconnaître que « Roads – vol.1 » est quand même vachement mieux qu’une soirée photo de vacances. Vivement le vol.2 !
by Dyvvlad