
The Sorcerers ne devrait pas exister. Lorsqu’il se forme, le groupe signe un CDD ; un 45 tours et puis s’en va. Sauf que, de l’envie de rendre hommage autant au jazz éthiopien qu’à la soul, le funk et des formes plus cinématographiques, est né un monstre que ses membres n’ont pas su ou plutôt voulu maîtriser. Et donc, un premier excellent album sort en 2015. Chroniqué et adoré ici, immédiatement et sans conditions. Alors depuis, forcément, je suis un peu en manque, sur les dents, dans les starting blocks, plein d’autres synonymes qui ne me viennent pas là tout de suite. Le label m’annonce en décembre un single début janvier, que je m’empresse d’écouter. Pas d’altération de la formule ; tant mieux. Je retrouve ce genre à la fois lascif, mystérieux et enfumé, très ancré dans la jungle. Bon, ne vous laissez pas abuser par le complément de titre « Soundtrack to the motion picture ». En fait, rien ici n’a servi de sous-texte sur la toile ; il s’agit bien d’un film imaginaire, que l’auditeur n’aura aucun mal à se refaire en tête. Toujours fluide, jamais indigeste, la musique des anglais passe toujours aussi bien, et si elle n’apporte pas vraiment de valeur ajoutée sur ce deuxième album, on ne lui en voudra pas, parce que c’est toujours un plaisir de s’embarquer avec elle pour un voyage exotique et enivrant. J’adore, j’adhère.