
Des fois, en découvrant, on se demande comment on en a pas entendu parler avant, tant il correspond à ce qu’on recherche. Oui, « Tell you not to worry » m’a mis, doucement mais sûrement, un uppercut. Sa country / rock / soul m’évoque un croisement entre un Spain et un Lee Fields. A ce moment-là, je suis plusieurs mètres au-dessus du sol. Et ça ne s’arrange pas avec la plus groovy mais aussi imparable « River ». La bluesy « Lie to me » me touche moins, même chose pour la plus lumineuse « Hold on to hope ». Par contre, dès les premières mesures de « It’s a long road », duo avec Emma Donovan, je suis de nouveau sous le charme. Et ça continue comme ça jusque « Hard times letting go ». Même les titres qui me mettent moins en transe me font assez d’effet pour ne pas hésiter à placer « It’s a long road » comme l’un des tout meilleurs disques de soul rétro sortis cette année. En fait, ce disque sonne comme une madeleine de Proust pour moi. Attention, référence de yeuv à venir. Quand j’étais gamin, je regardais la série « Les années coup de coeur ». Cette série, qui empruntait le « With a little help for my friends » repris par Joe Cocker comme générique, était pour moi la représentation ultime de la nostalgie ; un sentiment mitigé entre la joie de retrouver quelque chose qu’on aime, et la tristesse de l’avoir perdu. Et bien ce disque, c’est tout à fait ça ; il évoque une époque dorée, un endroit reculé, où on sera en paix ; tout en mettant en évidence le fait que cette accalmie ne sera que passagère. Pas le choix pour retrouver ce sentiment ; je le réécoute. Et immédiatement, ce sentiment de plénitude revient. Addictif !