Formé en 1989 avec une couleur death-doom, The Gathering fait partie de ces groupes à la trajectoire pas forcément auréolée de gloire mais prépondérante pour l’évolution d’un genre tout entier. Ainsi, le groupe a été pionner dans le fait d’intégrer à son line-up une chanteuse à plein temps ne se contentant pas de faire office de vitrine, et d’ouvrir sa musique à des sonorités progressives et rock. Si le troisième album du groupe, « Mandylion », entamait ce voyage avec brio en conservant pas mal de sonorités plus métal, ce « Nighttime birds » d’exception, plutôt proche musicalement parlant, éclaircit encore l’univers sonore du combo, y intégrant beauté et douceur plutôt que mélancolie plombée. La voix d’Anneke (ben oui, les hollandaises n’ont pas forcément des prénoms hyper sexy) s’en trouve libérée et y prend son envol, confirmant le talent qu’on lui soupçonnait jusqu’alors. A n’en pas douter, ce disque est un chef d’oeuvre et a suscité de nombreuses vocations de vocalistes féminines (que ce soit par imitation ou en opposition) dans un genre qui se « démachise » de plus en plus, et y gagne donc forcément en sensibilité et en efficacité !