
Ah ben oui. Avec ce nom qui évoque Johnny Cash, ce look et ce titre qui laissent espérer un rapport avec l’americana bien cradingue, il fallait que j’écoute The Folsom Project. Bon, en vrai, ça n’a pas grand-chose à voir. Ok, en creusant un peu, avec de l’imagination, on pourrait y trouver quelques accointances. Mais ce qu’on trouve surtout ici, c’est un drôle de mélange entre trip hop, indie rock et, euh, musique de film ? Quelque part entre un Ozark Henry des débuts et un Trentemoller, avec des pointes trap en plus qui rendent le tout plus actuel, des cordes, et une bonne grosse dose de talent. Chaque titre est différent, chaque titre est excellent, avec cette noirceur qui leur colle à la peau. Ronsam Malpica, le génie derrière ce projet, a étudié pendant un an la composition musicale à San Francisco (Folsom est le nom de la rue du lieu où cet album a été composé). Les initiales sont S.F., vous pensez que c’est une coïncidence ? Pas moi ! Effectivement, « The wolf and the skull » a quelque chose à voir avec la science-fiction : il est porteur d’une atmosphère surréaliste, d’un souffle qui confine à la magie. Ne vous attendez pas tout de même à une œuvre qui tutoie les ambiances de la synth wave, on y est pas du tout ici. C’est plutôt du côté « hors du temps s ou « hors de la réalité » qu’il faut chercher. Les titres ont des tempos fluctuants mais souvent assez lents. Les voix prennent différentes formes, tantôt rappées, scandées, chantées, en choeur, en solo… L’instrumentation joue un rôle prépondérant, ne cessant de se transformer et se transcender au fur et à mesure. « The wolf and the skull » est un très bon disque, une première œuvre impressionnante de maîtrise et de profondeur !