AZZIARD : Exégèse

Sorti fin 2017, « Metempsychose » s’est avéré être une des plus grandes réussites de l’année rayon black metal qui réfléchit et ne s’en cache pas. Oui, je préfère préciser, car nombreux sont ceux à ne pas s’autoriser une pensée autre que celle dictée par le dogme. Et que celui-ci soit obscur ou pas ne change rien ; quand on rejette en masse une certaine forme d’ordre et de pensée, ça ne devrait pas être pour mieux se conformer, se plier à une autre, mais pour n’appliquer aucune règle ; « Do what thou wilt shall be the whole of the Law » n’est-ce pas ? Alors certes, Azziard tire lui-même bien des ficelles du genre pour faire se mouvoir son hideuse créature. Mais pas plus qu’il n’en faut, et toujours avec malice et science. Est-ce que « Exégèse » fait machine arrière ? Oh que non. Je le trouve encore meilleur que le précédent. Les parties black sont certes un peu moins virulentes et chaotiques, mais plus froides à mon sens. La voix rauque (mais pas black) se fait de plus en plus présente et induit des parties plus mélodiques mais pas moins intenses. Les huit titres de ce deuxième opus de la trilogie (et quatrième album d’Azziard) continuent d’explorer l’âme humaine au travers de l’étude du livre rouge de Jung, du côté sombre, mais sans aveuglement d’aucune sorte. Le groupe emprunte volontiers des riffs dépressifs, de multiples changements de rythmes, et multiplie les ambiances et les idées au travers de ses titres toujours très riches. Bien sûr, ceci a une incidence sur la lisibilité de l’ensemble ; j’ai d’ailleurs plus tendance à considérer « Exégèse » comme un tout, une masse compacte compartimentée, plutôt qu’une collection de titres. Ce qui ne m’empêche pas d’en apprécier chaque parcelle. Grand disque.

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