En général, je ne suis pas très chauvin. Je ne supporte aucun club sportif, je n’accorde pas plus d’importance aux groupes de mon coin qu’aux autres ; pour moi l’essentiel est le talent, et le talent n’a ni couleur ni odeur, ni origine géographique. Mais bon, je ne vais pas vous jouer de la flûte non plus : quand un groupe de chez moi a du talent, je suis gai comme un pinson. Temps Calme est un trio Lillois. Et s’il compose une musique qui n’est pas simple à déguster d’une oreille devant les bêtisiers de fin d’année, n’empêche ; c’est un énorme groupe. Déjà. Alors que « Circuit » n’est que son premier album. Si je devais absolument les situer, je dirai ; entre indie pop, rock progressif et rock psychédélique. Mais Temps Calme emploie un vocabulaire musical bien plus étendu que ça. Un idiome qui évoque autant les seventies que notre monde actuel, qui semble assez planant et classique en apparence mais recèle de centaines de petites subtilités et fourmille de détails. Composé avant le confinement, enregistré pendant, cet album ronge déjà son frein depuis quelques temps, puisqu’il devrait déjà être parvenu à nos oreilles. La version physique, qui sortira d’ici quelques jours maintenant, vous procurera donc des heures de plaisir. Pourquoi des heures ? Parce qu’il est impossible de découvrir toutes les chicanes de ce « Circuit » en une seule fois, et que le bonheur que vous procureront des titres comme « Aquafalling », « Dancing owl », « Monstera » ou « Ink » vous pousseront à retenter l’expérience encore et encore. Bien sûr, il faut avoir les synapses bien accrochées pour en profiter pleinement ; ce n’est pas le genre de voyage qu’on entreprend le ventre vide et sans tour de chauffe, sous peine d’en sortir avec un mal de crâne carabiné. Mais si vous aimez les titres complexes et riches, vous êtes parvenus à votre paddock : arrêt obligatoire !
by Dyvvlad