Tiens, du rock japonais. Tiens, il est teinté de surf rock et de psyché. Tiens, il vient de Montreal. Euh, comment ? Si c’est ma première rencontre avec le groupe, celui-ci s’est déjà illustré en 2021 avec l’album « Shirushi » qui avait attiré les regards et les tympans des curieux de tout poil. « Hagata » en fera probablement de même, c’est du moins l’impression qu’il me fait en pleine écoute. Car celle-ci est une expérience. Fort de sa vocaliste japonaise Maya Kuroki à l’interprétation très théâtrale et aux accents plutôt punk, le groupe emploie en plus moults instruments traditionnels mais aussi et surtout s’emploie à brouiller les pistes en permanence en intégrant comme dit plus haut du surf rock (le nom Teke ::Teke vient d’une onomatopée décrivant le genre lors de son arrivée / apogée au pays du soleil levant dans les sixties) et du rock psyché, mais aussi du folk, des choses plus progressives, plus noise, de la musique de film et des mélodies typiquement traditionnelles. « Hagata » est donc une grande marmite dans laquelle la multiplicité des saveurs et des textures n’est pas que promise. Epique, drôle, mystérieuse, rythmée, dansante, la musique de la formation n’en finit pas de prendre des formes différentes ; ces gens sont inépuisables dans leurs idées et influences, et on prend un plaisir fou à réécouter plusieurs fois ce disque et s’y attarder, tant il sonne aussi frais que génial !