Quand on jette un coup d’oeil, même rapide, à la pochette de ce premier album, on se doute bien qu’on va y trouver des influences orientales. Et lorsque le premier titre vient faire souffler sur nous le vent chaud du désert, on est pas que confortés, pas que rassurés, on est comblés par cette mise en bouche instrumentale d’une ampleur et et d’une authenticité inattendues. Car Tamerlan Empire n’est pas, loin s’en faut, un groupe du cru. Ni une formation world music. Il s’agit en fait d’un combo black symphonique australien. Ça vous la coupe hein ? Le secret derrière ça, c’est Khan, le batteur et compositeur principal, d’origine ouzbèque, qui a créé ce groupe avec la ferme intention d’y mêler orient et occident, en produisant une musique aussi agressive que grandiose et chargée de capiteux parfums exotiques. Et le moins qu’on puisse dire, c’est que c’est une réussite éclatante. Les rythmes et mélodies orientales se fondent à la perfection dans le black / dark plutôt classique du trio. On pourrait craindre à une pâle copie d’un Orphaned Land première période ou d’un Melechesh : il n’en est rien. Les aspects symphoniques de Tamerlan Empire, réellement monumentaux, sont prépondérants ici, mais ils accompagnent également des rythmes et une structure du riffing inspiré du moyen-orient qui en font une expérience rare et magique. Oui, magique, le mot est lâché ; on a fréquemment l’impression (si on fait abstraction des éléments black) d’être en pleine superproduction hollywoodienne, ou en tout cas en présence d’une collaboration entre musiciens folkloriques et metal. Parvenir à un tel résultat après seulement une démo tient de l’exploit. On ne connaît pas l’identité des autres musiciens de Tamerlan Empire, mais nul doute qu’ils sont déjà expérimentés dans le domaine. Et on ne peut qu’espérer que son créateur Khan n’ait pas dit tout ce qu’il avait à dire sur ce fantastique premier opus !
by Dyvvlad
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