On le sait, pour un groupe, chaque album est meilleur que le précédent, c’est une loi sacrée, une vérité absolue, qui va au-delà de toute subjectivité ou évidence. Pour faire passer le message, l’artiste a, tout comme le journaliste (ou assimilé) tout un panel de mots et d’expressions à sa disposition. Album de la maturité, évolution, remise en question, expérience, modification du processus de composition, ressoudage des liens du groupe, période de réflexion… A la première écoute, je sens bien que ce disque ne fera pas exception à la règle. D’autant plus que oui, Sum 41 ne fait pas la même chose que sur ses précédents albums, et que oui, sa musique est assez sympa. Sauf que moins punk, plus mainstream, légèrement « Avrillavignisée ». Je pourrais parler de maîtrise de son potentiel et de volonté d’accessibilité en reprenant le champ lexical du pipeautage. En gros, c’est super bien fait, entraînant, remuant juste ce qu’il faut et assez joli, et ça sonne tellement bien qu’on ne peut s’empêcher de se questionner sur la part de sincérité et de calcul de la part du groupe. Bon, Sum 41 n’ayant jamais montré une propension à courber l’échine devant le grand capital, on leur laissera le bénéfice du doute. D’autant plus que le punk rock étant un genre tant codifié, musicalement ou socialement, que vouloir en sortir après un certain temps paraît naturel.
Sum 41 : Blood in my eyes
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