Ok, ça fait un moment que le nom de Sulphur Aeon est sur ma liste des choses à écouter. Mais tellement de choses sortent, et encore plus en territoire death progressif, que je n’en ai pas eu le loisir. Alors ce nouvel opus est une occasion à ne pas louper. Sulphur Aeon est devenu depuis son dernier album un quintette alors qu’il était jusqu’alors un trio. Il a également ajouté du chant clair à son arsenal, ce qui a pour effet de donner un côté encore plus contemporain à ses titres. Par ailleurs, le succès grandissant de sa musique lui permet ici de bénéficier de moyens de production conséquents, et ça, ça s’entend. Je ne sais pas si « Cult of starry wisdom » est représentatif de ce que produisait le combo jusqu’alors, mais c’est juste énorme. On commence par une mise en ambiance horrifico-post metal, puis le riff, mélodique et puissant, débarque. Le titre est une belle introduction. Pas effréné, il porte vraiment quelque chose de magique, de profond, d’épique. Le riff introductif de « Yuggothian spell » nous terrasse d’entrée de jeu. Dommage que la suite ne soit pas du même acabit : sur ce titre le chant clair déclamatoire sonne un peu faux, et l’ensemble manque de force. « The summoning of Nyarlathotep » (oui, l’ensemble de l’oeuvre de Sulphur Aeon est sous l’influence de Lovecraft) me rappelle bien les titres les plus mid-tempos et maléfiques du Behemoth dernière période, et ce n’est pas pour me déplaire. « Veneration of the lunar orb » ne s’éloigne pas trop de cette ambiance. Et d’ailleurs, « Sinister sea sabbath » confirme cette forte inclinaison pour les titres brutaux mais pas trop speed et assez retors. Du coup, le côté mélodique et intense du premier titre semble être une fausse piste. Oh, bien sûr, les guitares mélodiques refont surface avec un solo impeccable, mais ce n’est pas ce qu’on retiendra le plus. Même chose pour « The oneironaut », « Lungs into gills » et « Thou shalt not speak his name », qui pourtant renoue avec les voix claires grandiloquentes de « Yuggothian spell », et c’est dommage, car celle du premier titre était beaucoup plus cool. Le bilan, malgré ces quelques points noirs, reste plutôt très bon, mais laisse songeur concernant les capacités du groupe et sa tendance à faire des choix discutables. A suivre !
by Dyvvlad